Je suis très content d’être ici, enfin, et d’avoir cette opportunité de parler d’une chose vraiment profonde. Très mal interprétée, mais en tous cas très profonde. Et bien sûr je parle de la gratitude. Pourquoi mal interprétée ? Parce que les gens se disent, « oh je devrais me sentir plus reconnaissant ! » Mais ce n’est pas le cas ! C’est un fait.
Le devriez-vous ? Oui !
C’est comme de prendre une bonne résolution à la nouvelle année – sauf vous ne vous y tenez pas. Sinon que ferez-vous l’année d’après ? Vous devez en avoir une en projet, pour pouvoir dire : « Bon, cette année je vais le faire, je vais le faire. » Voilà comment on fonctionne.
Mais la vraie gratitude n’est pas fabriquée, elle est réelle ! Elle vient de l’intérieur de vous, quand tout est en phase. Pas en désordre, quand tout est en place. Alors quelles choses doivent être en phase pour que la plus vraie des gratitudes se manifeste chez d’un être humain ?
L’une d’elles, c’est qu’il doit y avoir une appréciation. Mais pour apprécier quoi ?
Les gens disent, et je ne prétends pas que c’est mal, « vous devriez être reconnaissant pour votre famille. » Et c’est vrai. Mais vous n’êtes reconnaissant pour votre famille que s’ils font ce que vous leur dites de faire ! Si la situation s’inverse et que la famille vous dit de faire des choses que vous ne voulez pas faire, vous ne serez pas reconnaissants.
Oh et bon, c’est ainsi. Ni bien, ni mal, ni bon ni mauvais, mais c’est tout simplement comme ça.
Votre chien est content de vous voir, il remue la queue. Il espère que vous lui allez lui accorder un peu d’attention, un petit biscuit par exemple. Et quand il réalise que rien de tout ça ne va se passer, que vous allez être occupé à vos affaires, le chien trouve un endroit où s’installer, et, « bon, c’est comme ça ! ». Et toutes les attentes cessent.
C’est intéressant, parce qu’il y a quelques jours. C’était la nuit et je ne dormais pas. Ce qui m’était venu à l’esprit cette nuit-là, c’est : quelqu’un t’aime. Juste ça : quelqu’un t’aime.
Parce que nous sommes très tatillons avec notre nom, nous sommes absorbés par les dénominations, par la façon dont on s’adresse les uns aux autres, comment les gens s’adressent à vous, et ainsi de suite. Disons que vous vous appelez Jean et que quelqu’un dise : « Hé Tom ! » - vous allez dire : « Non je ne m’appelle pas Tom, je m’appelle Jean ! »
Quelle importance ? Parce que si quelqu’un s’appelle Tom, il est constitué des mêmes choses que vous, exactement. Votre physique est peut-être un peu différent, mais ce sont seulement des molécules organisées différemment.
Donc l’important n’est pas qui est ce « quelqu’un ». Alors il est inutile ne serait-ce que d’essayer de comprendre qui est ce « quelqu’un », parce que vous n’avez pas la capacité de comprendre. Vous êtes capables de l’imaginer, mais votre imagination n’atteindra pas la réalité de qui est ce « quelqu’un. » Donc, savoir qu’il serait futile d’essayer, je ne tente même pas. Ha ! Mais « t’aime » ! Ça c’est bien. Et comment est-ce que je le sais ? Je le sais parce que ce cadeau du souffle vient en moi. L’occasion d’être en vie m’a été donnée.
Mais quand on a un problème, on est si troublés par ce problème, tellement désireux de trouver une solution à ce problème, qu’on devient aveugle à ce qui se passe autour de nous.
Que ce souffle continue à venir en moi. Que j’ai toujours un océan de réponses en moi. Qu’il y a un océan de clarté en moi, qu’il y a en moi un océan de bonté, qu’il y a en moi un océan de joie. Que j’ai la simplicité dans ma vie. Que j’ai la lumière en moi. Et cela, indépendamment de ce qui se passe.
- Prem Rawat